Si ce tercio est souvent décrié, c’est qu’il ne correspond pas toujours aux attentes des aficionados qui ont dans leur tête des images de féroces attaques, de poussées fantastiques, d’assauts glorieux et de spectaculaires batacazos… qu’ils ne retrouvent que trop rarement. Il est vrai que voir un toro charger au galop en partant de loin est l’une des phases les plus émouvantes de la corrida, s’accompagnant des caractéristiques requises pour un authentique toro de lidia : la puissance, la bravoure, la résistance, l’agressivité, bref, une certaine caste. Denrée rare pour gastronomes taurins, alors que pour le grand public, ce n’est souvent qu’anecdotique, voire secondaire. Quand ce n’est pas pour certains toreros, plus préoccupés par la faena de muleta, le tercio où dit-on, se gagnent les oreilles.

Signe d’une évolution que je crois hélas irréversible, les exceptions venant de quelques élevages… et de quelques toreros, sans oublier le talent, l’adresse et le sens de la mesure de certains picadors. Avec en filigrane, la notion de danger, toujours omniprésent, pour le piquero en premier lieu, bien sûr, exposé malgré ses protections, soutenu avec un grand courage par ceux qui à mains nues ou munis d’une simple baguette, n’hésitent pas à les protéger, ainsi que leurs montures, dès que le danger est imminent. Des risques qui paraissent parfois insensés de la part des hommes à la chemise rouge, dans leur rôle d’accompagnement et de protection, qui me font dire que quelque part, en certaines circonstances, ils peuvent être assurément exemplaires. 

Tous Toreros !!!